L’EPAD, établissement public en charge de l’aménagement de La Défense, cède à nouvel établissement public (EPIC) le soin de gérer dorénavant la patrimoine du quartier d'affaires. Cette décision, voulue par Nicolas Sarkozy quand il était Président du Conseil Général des Hauts-de-Seine, a pour objet de décharger en partie l’Etat des frais d’entretien et de maintenance du quartier, en les transférant progressivement aux communes de Puteaux et Courbevoie.Redoutable succession, sur laquelle nous notons au passage que notre ville n’a pas communiqué plus que cela.
Redoutable pour trois raisons majeures :
- d’abord parce que personne, même pas l’actuel directeur général, Bernard BLED, ne pouvait, fin 2007, chiffrer le coût de gestion de la Défense. Il ne s’agit pourtant pas de menues affaires : les parkings, les jardins, les terrasses, les sous-sols, les passerelles et surtout les rénovations d’immeubles, pour un quartier qui a vieilli depuis 30 ans et qui n’a sans doute pas entretenu ses actifs comme on aurait pu le souhaiter,
- ensuite parce qu’il est prévu que le transfert de charges revienne pour 25% à Puteaux. Aujourd’hui, cela représente 1 Million d’euros, ce qui nous laisse froid avec nos 250 Millions de budget municipal. Mais demain ? En 2005, Bernard BLED évoquait la somme possible de 130 Millions d’euros, soit 32 Millions pour nous (La Défense et ses taxes professionnelles nous rapportent 43 Millions d’euros). Mais tout le monde semble s’accorder pour dire que ce montant est largement sous évalué… et que les mauvaises surprises pourraient être nombreuses,
- enfin parce que l’aménagement de la Défense continue d’échapper au contrôle des futurs « payeurs », qui doivent se contenter de mettre au pot sans pouvoir peser sur les orientations de la Défense. Et accepter dans le silence les coûts qui en résultent.
Face à cette évolution, que fait donc notre ville ? Quelle est sa part d’influence ou de négociation dans ce dossier complexe où notre « puits de pétrole » (les taxes professionnelles) risque de s’engouffrer en grande partie ?
Le maire sortant, selon son prédécesseur et père, aurait accepté sans mot dire et à notre dépends ces transformations. Au nom de sa fidélité au Président de la République. La fidélité est sans nul doute une grande qualité, mais la fidélité à sa ville n’est-elle pas un choix plus avisé ?
Trois membres du Conseil Municipal défendent les intérêts de Puteaux dans ce nouvel EPIC : Gaston Garino, Sydney Ghenassia et Joëlle Ceccaldi-Raynaud. Mais on les entend peu, dans cette campagne, sur l’impact de ce changement sur nos finances locales. Cela se règlera-t-il par une augmentation de la taxe professionnelle ? Par l’utilisation de notre « trésor de guerre » ? Par une modération de nos dépenses et lesquelles ? Par un accroissement de la pression fiscale ? Le programme d’Union pour Puteaux de Joëlle Ceccaldi Raynaud est fort peu explicite sur ces points !
Il s’agit clairement d’un dossier complexe où seuls de bons négociateurs peuvent dégager de la marge de manœuvre pour influer, négocier, discuter sans plier, aménager les échéances, évaluer les charges et les provisionner. Nous doutons fortement que l’équipe actuelle soit suffisamment expérimentée et soucieuse des intérêts de Puteaux pour résister aux pressions politiques que ce dossier voulu par l’Etat ne manquera pas de lever ?
« Puteaux Ensemble, pour une ville qui nous ressemble » s’engage à mettre ses compétences et son indépendance au service de ce dossier majeur, pour défendre notre ville dans ce tournant historique et assurer une représentation à la hauteur des intérêts engagés dans ces changements.
(photo : Flickr)